Du capital investissement pour les TPE, aussi !

Du capital investissement pour les TPE, aussi !Le modèle économique allemand repose sur des ETI, ces grandes entreprises qui se transmettent de père en fils depuis des générations. A l’inverse, même s’il est de coutume de le dénigrer, le modèle français repose sur un paysage plus vaste et dynamique quant aux typologies d’entreprises : en France, nous avons de très grandes entreprises mais également un vivier de TPE qui sont créatrices d’emplois et génératrices de croissance. On a tendance à l’oublier, les TPE de moins de 10 salariés représentent plus de 90% des entreprises françaises, emploient plus de 5 millions de personnes et contribuent à hauteur de 20% de la valeur ajoutée des entreprises privées françaises. Malheureusement pour elles, l’accès aux financements leur est difficile car elles ne rentrent pas dans la bonne case. Elles ne sont ni assez innovantes et ambitieuses pour intéresser les business angels, ni assez grandes pour intéresser les acteurs classiques du capital investissement.

Ainsi, en résumant un peu, le paysage de l’investissement en capital classique veut que les petites sociétés soient jeunes, proposent des innovations de rupture et s’entourent de business angels ; Ce sont eux qui leur permettent de croître et d’atteindre une taille assez importante pour intéresser les acteurs classiques du capital investissement qui investissent alors des millions d’euros à leur capital pour les transformer en… ETI. Cette démarche est bonne mais n’est malheureusement pas suffisante.

Le monde des acteurs du financement en fonds propre est ainsi très restrictif car il ne permet qu’à une minorité de sociétés de se financer, en laissant de côté toutes les TPE qui interviennent sur des secteurs plus traditionnels en apportant un savoir faire particulier ou une innovation de marché (et non de rupture) sans avoir pour autant la vocation de devenir des ETI. La tendance actuelle ne fait qu’empirer car, les montants moyens investis, en France, par les acteurs du capital investissement ne font que croître et sont passés de presque 3 millions d’euros par société financée en 2009 à presque 6 millions d’euros en 2011 (source AFIC). Cela s’explique par le fait que l’instruction est presque la même lorsque l’on investi 300 000 euros que lorsque l’on investit 6 millions d’euros. Et cela pousse donc les acteurs à augmenter leurs montants d’intervention. Pourtant d’un point de vue de création de valeur, ce n’est pas forcément le meilleur calcul. Par exemple, si l’on garde les mêmes proportions en enlevant deux zéros, il est plus simple pour une société qui réalise un chiffre d’affaires de 300 000 euros d’atteindre le million d’euros grâce à un apport en fonds propres de 30 000 € que pour une société qui réalise 30 millions d’euros de CA pour atteindre 100 millions d’euros de CA grâce à 3 millions d’euros d’apport en capital.

Face à ces différents constats Sopromec, acteur historique du capital investissement, a décidé d’innover dans le secteur du capital investissement en créant Fondelia, une structure d’investissement spécialisée dans la TPE. Fondelia investit des petits montants de 10 000 à 30 000 euros au capital de TPE en phase de création, de développement ou lors de reprises. Le process mis en place est standard, ce qui permet de réduire considérablement les frais et temps d’instructions afin de passer beaucoup moins de temps sur un investissement de 20 000€ que d’autres passeraient pour un investissement de 2 millions. Encore mieux, ces fonds apportés permettent souvent d’activer d’autres leviers, notamment bancaires, afin de donner toutes les chances à ces très petites structures de prospérer et d’innover. Certes, le taux de pérennité des TPE est plus faible que pour les PME ce qui augmente le risque pris, mais n’est-ce pas le rôle des capital risqueurs que de prendre d’abord des risques ?

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