Un entretien avec Victor Cazale pour la entreprendre.fr
« La reprise économique ne se fera pas sans un vrai dialogue avec les territoires. La crise a appris une chose aux politiques : on doit penser aux territoires. Tout ne doit pas être décidé au niveau national »
Dans quelle situation se trouvent les TPE-PME franciliennes ?
Nos entreprises restent extrêmement touchées par le confinement. D’autant qu’elles avaient été troublées par les 18-20 mois de manifestations des Gilets jaunes et par les trois mois de grève des transports. On consomme moins aujourd’hui qu’il y a quelques semaines, l’euphorie de cet été est derrière nous. La baisse d’activité est globale. Le transport aérien est fortement ralenti, les sous-traitants sont touchés. Il en va de même avec l’automobile, les grands travaux…
Actuellement, les TPE-PME balancent entre une double préoccupation. Il y a d’un côté beaucoup de résilience, une envie de relancer l’activité économique et de sortir des contraintes que nous impose le virus. Et de l’autre, une épée de Damoclès qui pèse sur l’ensemble de nos projets. On ignore s’il y aura demain un nouveau confinement, local ou généralisé, et si l’économie ne va pas encore être suspendue.
La menace du confinement est là. On a besoin d’un discours plus optimiste. Alors que l’État et la région ont joué leur rôle en matière de soutien aux entreprises, il y a aujourd’hui un certain nombre de déclarations publiques très anxiogènes, voire pessimistes. Cela nous blesse beaucoup. Nous avons besoin d’espoir, de confiance, de stabilité. Or, cette confiance marque le pas dans un contexte économique qui n’a pas retrouvé son état initial : on est à 60-70 % du volume d’activité de l’année dernière, qui était déjà 30 % inférieur à celui de l’année 2018…