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TRIBUNE | Covid-19 : malgré les aides financières, les TPE PME ont le moral dans les chaussettes !

Depuis un an, notre activité économique est entre parenthèses et nous survivons. Chaque jeudi, le rituel des annonces gouvernementales fait craindre de nouvelles restrictions, c’est-à-dire ajouter au risque sanitaire un danger de fermeture pour nos entreprises. Tous, entrepreneurs et salariés, nous aimerions tellement tourner cette page. Pour l’OCDE la croissance du produit intérieur brut (PIB) planétaire devrait bondir de 5,6% en 2021 et de 4% en 2022 et l’indice Insee du climat des affaires est régulièrement en hausse. Et pourtant dans nos TPE PME nous avons de plus en plus de mal à nous en sortir. L’absence de perspectives est dure, elle nous pèse. La fermeture des lieux culturels, sportifs et gastronomiques nous fait pénétrer, malgré nous, dans un univers où la création spontanée n’a plus lieu d’être.

Une épée de Damoclès

« Cette menace permanente ne laisse pas de répit, fait naître des angoisses, du stress et de la peur. »

Malgré une étonnante distinction entre activités essentielles et non essentielles, le premier confinement n’a pas été trop mal vécu. Depuis les choses ont changé tant le virus, et les variants, se sont joués des avis médicaux, des prédictions et des précautions que nous prenions tous ensemble. Sans rechigner, le monde de l’entreprise y compris celui des TPE PME a joué le jeu des gestes barrières, du port du masque, des protocoles et maintenant du télétravail renforcé. Et pourtant, chaque jeudi nos chefs d’entreprises ont l’impression que ce n’est pas assez, qu’il faut faire mieux, qu’il faut faire beaucoup plus. Cette menace permanente ne laisse pas de répit, fait naître des angoisses, du stress et de la peur. Quid de la poursuite de l’activité, quid de l’avenir immédiat de l’entreprise et de nos familles, quid de l’épargne domestique dans lequel on pioche pour abonder les fonds propres, quid des loyers qui tombent alors que le chiffre d’affaire régresse… ? Pour ces raisons, nous appelons de nos vœux un développement rapide de la campagne nationale de vaccination qui doit aussi toucher nos métiers à risques, c’est-à-dire celles et ceux, dans nos entreprises, en contact avec le public.

Les indépendants sombrent dans l’oubli.

« L’accompagnement est prioritairement psychologique, tant pour les petits entrepreneurs que pour leurs salariés. »

Fait sans précédent, l’État a soutenu financièrement les entreprises avec 450 milliards d’euros et la mise en place des dispositifs d’activité partielle qui ont bénéficié à près de 13 millions de salariés. En Île-de-France, la région a aussi mis la main à la poche, par exemple, le Fonds Résilience. Et si les dispositifs tendent à limiter les trous dans la raquette et les portails numériques d’aides ont trouvé leur notoriété, les indépendants, TNS, ceux qui restent ouverts mais perdent 10, 20, 30 ou 40 % de leur chiffre d’affaires, passent sous le radar des aides. Ce sont les grands oubliés de cette crise. Leur seule issue pour tenir est de s’endetter ! Malgré l’ergonomie des portails, certaines demandes de justificatifs pour la constitution des dossiers, qui en période normale sembleraient justifiées découragent, dans la crise, les petits entrepreneurs seuls, usés et désespérés. Le nez sous l’eau, pris par des problèmes professionnels, des soucis familiaux ou de santé, ils ne trouvent plus la force de mener ces combats. Grâce au soutien des cellules de crise, comme la nôtre, qui fonctionnent depuis mars 2020, nous mettons tout en œuvre pour les accompagner afin qu’ils retrouvent la confiance et ne renoncent pas. Aujourd’hui, nos dispositifs d’accompagnement reçoivent moins des demandes techniques, les soutiens concernent le mal à survivre, le mal-être, le manque d’estime de soi… L’accompagnement est prioritairement psychologique, tant pour les petits entrepreneurs que pour leurs salariés.

Inscrire les aides dans la durée.

« Beaucoup ne pourront pas s’en sortir sans le soutien fort et durable des pouvoirs publics, la solidarité entre entrepreneurs, le retour des clients dans leurs points de vente. »

La détresse est bien là. Elle se combat par la confiance avec des symboles forts tels que la solidarité nationale ! C’est pourquoi, il convient de maintenir tous les dispositifs ad hoc créés depuis un an et les aides afférentes le plus longtemps possible. Leur atomisation n’est pas un handicap, elle est salutaire. Réduire aussi, au minimum, les délais de mise en paiement ou d’attribution d’aides, annoncées dans les médias, qui mettent du temps à arriver. Ces soutiens permettent de sauver une trésorerie, faire espérer le maintien de l’activité économique, le paiement des salaires ou des loyers commerciaux. Le re-confinement, même localisé, est aussi un enjeu dans une région comme l’Île-de-France, c’est l’ultime recours, il ne doit jamais être banalisé. Quant au télétravail d’urgence, il est devenu indispensable dans un contexte de montée des taux d’incidence. C’est vrai, il est de plus en plus mal supporté par nos salariés et nous pouvons les comprendre. C’est pour cette raison, aussi, qu’il ne faut pas fermer les crèches et les écoles dans nos grandes régions.

Aujourd’hui, on attend la vaccination avec impatience tant le tunnel des mauvaises nouvelles semble sans fin. La fragilité économique des TPE PME est incontestable. L’expression de la douleur des petits patrons est atomisée et atténuée par leur pudeur. Beaucoup ne pourront pas s’en sortir sans le soutien fort et durable des pouvoirs publics, la solidarité entre entrepreneurs, le retour des clients dans leurs points de vente. Sans attendre, acceptons de renégocier, étaler, le remboursement de leur dette voire de l’effacer en fonction de l’intérêt sociétal des entreprises dans nos territoires.


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