Notre capitale est assise sur un tas d’or : 38 millions de personnes l’ont visitée l’an dernier. Mais la valeur de Paris, c’est aussi et avant à tout son économie.
L’attractivité de Paris ne fait pas de doute. 340 000 entreprises y ont leur siège social. Un tissu productif très dense, presque intégralement composé, à 99,8%, de TPE et de PME. Mais cela suffit-il pour faire de Paris une capitale « TPE-PME friendly » ? Avec notamment des dirigeants, des salariés, des actifs heureux d’y travailler au quotidien ?
Sûrement pas ! Car travailler dans notre ville, c’est chaque jour subir de multiples contraintes et nuisances qui minent l’enthousiasme d’y vivre. Près d’un salarié sur deux se plaint du temps et des conditions du trajet entre son domicile et son travail. En cause, l’accès aux logements et leur prix, mais aussi la saturation des lignes de transports. S’y ajoutent la pollution ou encore les nuisances sonores qui perturbent plus de 75% des Franciliens aujourd’hui.
Commerçants, artisans ou à la tête d’une petite entreprise de services ou industrielle, les petits patrons éprouvent aussi un sentiment d’abandon de la part de la puissance publique. A Paris, on les écoute trop peu avant de prendre les décisions. Et on leur donne un accès insuffisant à la commande publique, levier important pour développer leur activité.
Ce que les dirigeants et les salariés de nos PME attendent de la future équipe municipale en mars 2020
Ce que les dirigeants et les salariés de nos PME attendent de la future équipe municipale en mars 2020, c’est d’abord de renouer le fil du dialogue avec elle. Cela passe par l’installation auprès de la Mairie de Paris d’un conseil économique, social et environnemental – composé de représentants patronaux, salariés et associatifs – destiné à fluidifier et renforcer la communication entre les protagonistes parisiens et les institutions. Les entrepreneurs parisiens et leurs collaborateurs ont besoin d’écoute, de considération. Ils veulent aussi qu’on pense à eux pour construire la ville du futur, terre d’accueil des Jeux Olympiques de 2024.
La mise en place d’un « Parisian Small Business Act » permettra d’augmenter significativement la part de la commande réservée aux TPE-PME dans les marchés publics, en volume et en valeur. La politique du logement doit être, aussi, abordée en mettant au point, dans le cadre de l’attribution des logements sociaux, une grille de cotation dédiée aux employés des métiers en tension et en horaire décalé (personnels soignants, de l’hôtellerie, des cafés, de la restauration, etc.) aboutissant à leur réserver 1 logement social sur 4.
La mise en place d’un « Parisian Small Business Act » permettra d’augmenter significativement la part de la commande réservée aux TPE-PME dans les marchés publics
Les Parisiennes et les Parisiens veulent retrouver le goût de vivre et la fierté d’habiter dans notre capitale. L’accélération de la rénovation énergétique, avec son impact environnemental mais aussi l’abaissement du coût de la vie à Paris pour les propriétaires et les locataires, s’impose à l’évidence comme un autre défi majeur de la prochaine mandature.
Le Paris de demain se fera avec les entrepreneurs et les centaines de milliers de collaborateurs qui travaillent à leurs côtés. Donnons-leur, enfin, la place qu’ils méritent dans un « new deal » municipal.