Article publié le 30/12/2021 sur France Info
Télétravail obligatoire sous peine d’amende : c’est une « épée de Damoclès sur nos têtes » déplore la CPME Paris Île-de-France
Pour limiter la flambée des cas de Covid-19, Jean Castex a annoncé lundi un renforcement du télétravail dès le début du mois de janvier.
« On est un peu atterrés. On attendait plus d’accompagnement, de pédagogie et de soutien », témoigne sur franceinfo Bernard Cohen-Hadad, président de la confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) Paris Île-de-France après l’annonce jeudi 30 décembre de la ministre du travail, Elisabeth Borne. Les entreprises ne respectant pas l’obligation du télétravail à partir de la semaine prochaine pourront être sanctionnées d’une amende allant jusqu’à 1 000 euros par salarié.
Depuis le début de l’épidémie, « on a fait tout ce qu’on a pu dans nos entreprises, pour les protocoles, pour les distances, pour les équipes limitées, pour le nettoyage des locaux, l’aération, les plexiglas », insiste Bernard Cohen-Hadad. Il se dit pour le télétravail, mais contre cette sanction : « Cette annonce c’est un peu le père fouettard à la place du père Noël, ça n’est pas ce qu’on aurait aimé », explique-t-il.
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé lundi l’obligation de porter le télétravail à trois ou quatre jours par semaine, « pour tous les salariés pour lesquels il est possible », à partir du 3 janvier et pour une durée de trois semaines. En cas de constatation de non-respect de l’obligation, c’est l’inspection du travail qui appliquera la sanction, sans passage par la justice. « C’est comme l’épée de Damoclès sur nos têtes », déplore Bernard Cohen-Hadad. « Ce qu’on attend de l’inspection du travail c’est qu’elle vienne nous expliquer, nous accompagner dans un contexte de crise où depuis deux ans, on a toujours vécu le télétravail par défaut. Repensons le télétravail dans l’entreprise. »