Alors que le plan « Action Cœur de Ville » va toucher une vingtaine de villes en Ile-de France, on peut justement se demander si, à Paris, nos quartiers prioritaires de la ville (QPV) ne sont pas définitivement les parents pauvres de l’attention de nos édiles. Malgré les discours, les réunions avec les associations, et les « bonnes intentions » nos QPV se désertifient, s’appauvrissent, s’isolent durablement. Ils se radicalisent, même en partie, aujourd’hui.
Les bons conseils des médecins de Molière ne manquent pour nous indiquer qu’adopter telle application numérique, changer de couleur d’enseigne ou de devanture, faire paraître une publicité, ici où là, sont les remèdes pour se différencier, doper ses ventes et aller à l’encontre d’un déclin annoncé. Mais on oublie l’essentiel « le client » et la rentabilité de l’activité. On n’oblige pas un client à acheter s’il ne le veut pas ! Et faute de clients, les boutiques ferment. Faute de rentabilité, et malgré les heures de présence qu’ils font, beaucoup les commerçants ne peuvent pas survivent, ont du mal à payer leurs charges et à fortiori investir.
Des initiatives ont été lancées pour tenter d’enrayer cette désertification: commerces éphémères, publication des locaux commerciaux libres à travers la plateforme du GIE Paris Commerces… Elles ont leurs limites : le manque de moyens financiers, la complexité administrative, l’insuffisance de volonté politique globale soutenue sur le long terme.
Alors que les bailleurs sociaux disposent du plus grand parc de locaux commerciaux dans les QPV nous tirons la sonnette d’alarme ! Il faut revoir les politiques tarifaires, s’engager dans la rénovation des locaux, accompagner la numérisation des boutiques, favoriser la diversité des activités… Et arrêter les leurres pour jouer, enfin, un vrai rôle sociétal !
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