Propos recueillis par Timothée David pour Affiches Parisiennes
Réaction aux annonces présidentielles et bilan de la première phase du confinement pour les TPE-PME et pour ceux qui les font vivre dans la région de la capitale. Commerces non-essentiels, “click and collect”, protocole sanitaire, aides du Gouvernement, tous les grands thèmes de la crise sont abordés.
Avant de parler des annonces du Président de la République, pouvez-vous nous faire un point de cette première phase du second confinement ? Quel est l’état d’esprit des TPE-PME en région parisienne ? Fin octobre, vous employiez l’expression d’ « angoisse existentielle »…
Il a été extrêmement difficile pour les petites entreprises de proximité de devoir ne pas travailler ou de devoir travailler avec une chalandise extrêmement faible, tout en subissant toujours des charges lourdes, notamment en matière de loyer.
Ce deuxième confinement, il faut le reconnaître moins sévère, a permis que continuent des activités non « télétravaillables », notamment les activités de service. Le niveau d’activité du mois d’octobre ne représentait déjà que 60 % du niveau de 2019. En novembre, on a chuté à 30 %. Sur les 63 000 boutiques de Paris, 42 000 étaient fermées. Dans cette situation, alors que le 1er confinement avait été vécu comme une nécessité et comme une occasion de participer à la lutte collective contre le virus, le second a été mal vécu et mal supporté. Peut-être car mal expliqué. Il a été extrêmement difficile pour les petites entreprises de proximité de devoir ne pas travailler ou de devoir travailler avec une chalandise extrêmement faible, tout en subissant toujours des charges lourdes, notamment en matière de loyer. Cela a beaucoup joué sur le moral des entrepreneurs et de leurs salariés qui vivent mal le télétravail lorsqu’il est subi et non-choisi. Il ne faut pas, en effet, parler du télétravail de façon globale : il y a le télétravail de confort, voulu, et le télétravail imposé. La situation au quotidien, l’absence de stabilité et de mesures sur le long terme ainsi que les difficultés à se projeter dans l’avenir génèrent chez les entrepreneurs beaucoup d’inquiétudes et d’angoisses. Il y a la crainte de ne pas pouvoir rebondir à nouveau lorsque l’on accumule de la dette. Les petites structures avaient déjà réduit leurs marges avec les gilets jaunes en 2018 et avec la grève des transports l’an passé. Ces mouvements avaient plombé les bénéfices d’un moment important de l’année.
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