vendredi 14 août 2020 sur Sud Radio
Le Dr Michaël Rochoy, médecin généraliste, co-président du collectif Stop Postillons, Bernard Cohen-Hadad, président de la CPME Paris Île-de-France et Benoît Serre, vice-président de l’Association nationale des DRH, étaient les invités du débat du matin sur l’antenne de Sud Radio le 14 août, avec Benjamin Glaise.
Porter le masque au sein des entreprises, en quoi cela peut-il être utile, voire nécessaire ? 22% des foyers épidémiques seraient des entreprises.
Dans les entreprises et les écoles avant les virus de l’automne
« Santé Publique France recherche les principales sources de contamination, et la première ce sont les entreprises privées et publiques, même devant les établissements de santé, confie le Dr Michaël Rochoy, médecin généraliste. La meilleure façon de lutter contre cela est de mettre un masque. »
« En fait, le masque doit être implanté dans les entreprises et les écoles. On ne sait pas comment cela va se passer par la suite, explique le co-président du collectif Stop Postillons. Le problème est que si quelqu’un a de la fièvre, quand tous les enfants sans masque dans les classes et les parents vont se contaminer, avec les virus de l’automne, des fièvres légères, on devra faire des tests PCR avec des bâtonnets au fond de la gorge, engorger les laboratoires de ville, la médecine générale. Les délais de rendu de tests vont être allongés, les enfants devront attendre pour retourner à l’école, les parents devront poser des jours… D’un point de vue économique, c’est étonnant que les gens qui défendent les petites entreprises soient contre le port du masque. »
L’entreprise n’est pas un sanctuaire
« On n’est surtout pas contre le port du masque, affirme au contraire Bernard Cohen-Hadad, président de la CPME Paris Île-de-France. Halte aux idées reçues, surtout sur les petites et moyennes entreprises. Nous avons été les premiers à demander le port du masque dès le 11 mai à Paris, en Île-de-France, mais aussi dans les transports en commun. Comme cela a été rappelé, il y a une reprise du virus depuis une semaine, notamment en Île-de-France, avec 60 nouveaux foyers de contamination actifs. Il y a des personnes réfractaires, en fonction des classes d’âge, des catégories…. Faut-il porter un masque quand vous êtes tout seul à réparer une voiture, ou seul dans un bureau ? Tout cela, c’est du cas par cas. »
« Nous, ce que l’on demande, c’est un peu de pédagogie, de dialogue et d’échange, insiste Bernard Cohen-Hadad. L’entreprise n’est pas un sanctuaire, un monde aseptisé, un bunker. C’est d’abord un lieu de vie, fait de brassages et de difficultés. La priorité, c’est de faire de la pédagogie. Quand on est à moins d’un mètre des uns des autres en entreprise, on porte le masque. Quand on est dans l’impossibilité de porter des masques, on met des écrans en Plexiglas, on crée une distanciation autre. Il ne faut pas retrouver ce confinement local ou généralisé, c’est la priorité. »
La rentrée approche à grands pas. Pour Benoît Serre, vice-président de l’Association nationale des DRH, « la question n’est pas de savoir s’il faut mettre un masque ou pas. S’il faut changer le protocole du 24 juin, changeons-le, mais changeons-le vite. La rentrée, pour beaucoup, c’est dans huit jours, le 24 août. Généraliser le port du masque en entreprise signifie ne pas permettre à l’entreprise de vivre normalement, avec le problème de la cantine, de la cafétéria, d’accepter les personnes extérieures… »