Groupe de Travail
Accès aux Financements des Entreprises
Diagnostique,
Présenté par Monsieur Bernard COHEN-HADAD,
Gérant de BCH ASSURANCES, Vice-président de la CGPME 75.
L’accès au financement des PME est un enjeu d’actualité. Cette période de crise a montré que les PME ont besoin de capitaux pour se développer, innover, protéger les savoir-faire et sauvegarder l’emploi. Les différentes interventions du Président de la République – du discours de Toulon à la réunion d’Etats Généraux de l’Industrie, sans oublier son fort engagement personnel de soutenir les PME, le 5 octobre 2009 à Paris- soulignent que si des moyens financiers existent, il convient de faire bouger certaines mentalités et alléger les procédures pour rendre plus accessibles aux entreprises l’accès aux financements.
L’analyse de la situation en Ile de France nous conduit à retenir quelques éléments :
1) Faiblesse de la connaissance du monde de l’industrie par les agences bancaires.
– Si les grandes banques communiquent, dans les médias et au niveau national, sur les soutiens financiers qu’elles peuvent apporter aux entreprises, dans les agences bancaires locales trop peu de conseillers – qui sont essentiellement formés pour répondre aux attentes des commerçants et artisans – bénéficient de l’ancienneté ou de l’expérience nécessaire pour accompagner les PME industrielles et répondre à l’attente des entrepreneurs.
2) Rôle positif joué par OSEO
– La montée en puissance d’OSEO et de ses crédits, le développement des outils mis à disposition grâce par l’Intranet, sa réactivité et sa capacité à répondre aux attentes des entreprises quels que soient les montants demandés, sont des points positifs. Cette situation met également en avant qu’OSEO occupe désormais une place importante laissée vacante par d’autres acteurs financiers et qu’il convient de stabiliser.
3) Actualisation de la notion d’entreprise innovante.
– Beaucoup de dispositifs conditionnent l’accès aux financements aux entreprises innovantes ou à forts potentiels de croissance. Ces termes font référence à une approche exclusivement technique. La crise en Ile de France vient de montrer qu’il faut désormais penser l’enjeu industriel sur les territoires et dans une globalité sociétale. La CGPME 75 reste attachée à la place qui revient à l’Homme dans son parcours au cœur de l’entreprise et aux « innovations sociales » qui y sont réalisées.
4) Faiblesse de l’attractivité et de la visibilité des incitations fiscales en faveur des PME
– Si les incitations fiscales en faveur des PME existent et sont une bonne chose, la multiplicité des dispositifs: Sociétés de capital risques (SCR) les Fonds communs de placement à risques – FCPR ; les Fonds communs de placement dans l’innovation FCPI ; Les Fonds d’investissement de Proximité –FIP; Dispositif Madelin et les dispositions ISF de la loi TEPA ne répondent pas à l’attente des particuliers qui s’y perdent. Développer le financement des particuliers dans les PME implique, tout simplement, y trouver la sécurité financière, la rentabilité par un retour sur investissement et garantir la liquidité par la disponibilité, sous conditions, des fonds collectés.
5) Visibilité régionale sur la gestion de l’encours de l’épargne réglementé à destination des PME.
– Les assureurs (FFSA) sont engagés à accroître leurs investissements dans les PME innovantes, non cotées, à fort potentiel de croissance et atteindre les 2% de leur encours des placements d’assurance vie. Une partie de l’encours collecté par les banques à travers la généralisation de la commercialisation du « Livret A » doit servir au financement des PME. Il convient de connaître les sommes sont réellement affectées aux PME et quelles sont les PME industrielles régionales qui peuvent légitiment en bénéficier.
6) Absence d’un label régional
– Alors que nous sommes de plus en plus attachés à la traçabilité des produits, alors que les salariés sont soucieux de la présence de leur entreprise dans leur région, l’investissement dans les PME devrait servir à financer les PME franciliennes ou françaises afin d’éviter que les plus performantes, particulièrement celles qui ont besoin de soutiens financiers importants, ne passent sous le contrôle de groupes ou d’investisseurs étrangers qui ne partagent pas toujours notre vision du dialogue social.
Seul un diagnostique, complet et sans concessions, permettra de nous retrouver sur les grands enjeux et d’aider les PME à accéder plus facilement aux financements et à se développer dans période de sortie de crise économique. La volonté de la CGPME 75 est de permettre à notre industrie régionale de prendre la place, qui lui revient, parmi les grandes régions industrielles en Europe..
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