Dans moins de 30 jours, nous voterons pour les élections régionales. Et malgré la présence des régions au chevet des PME, un fort taux d’abstention est à craindre, y compris parmi nos entrepreneurs. En effet, l’image et le rôle des régions restent encore à clarifier médiatiquement tant pour les entrepreneurs que les salariés, comme le montre un récent sondage IFOP-CPME Paris Ile-de-France. Cependant, alors que les effets en cascade de la crise ont été terribles pour tous les pans de l’économie, particulièrement pour les TPE-PME, avec notamment, dans les grandes régions économiques, des restrictions administratives fortes, les Régions ont su mettre en place des dispositifs utiles aux entreprises et prévenir ainsi la survenance d’un véritable “économicide”.
Un maquis politique et administratif
A part quelques férus de sciences politique et administrative, la Région reste une collectivité que les Français connaissent mal. C’est vrai, les Régions ont changé de dimension, elles ont pris de nouveaux noms et si leurs logos apparaissent sur telles ou telles opérations qu’elles soutiennent, on connaît surtout leurs actions à travers la dimension nationale de beaucoup des personnalités politiques qui sont à la tête de leur exécutif. La Région est d’abord une affaire d’élus. Cela reste un peu flou.
Si la région est chargée depuis 2014 d’organiser en qualité de chef de file les modalités de l’action commune des collectivités territoriales en matière de développement économique, ces autres collectivités n’en continuent pas moins d’agir. Ainsi, en Île-de-France, cinq niveaux de collectivités interviennent : État, Région, intercommunalités, communes, mais aussi sept agences de développement économiques des départements. C’est aussi vrai ailleurs. Pourtant, particulièrement depuis 12 mois, la collectivité Région est venue se situer en complémentarité des dispositifs nationaux afin de garantir une offre d’outils à destination du plus grand nombre d’acteurs économiques : les TPE PME.
Des bonnes pratiques
Les Régions ont redimensionné territorialement les aides de l’Etat. Tout d’abord, les aides financières de survie pour aider les entreprises en grande difficulté dans la crise, avec les différents étages du Fonds de solidarité puis maintenant du Plan de relance. Ensuite les aides financières et de trésorerie régionales pour boucher les trous dans la raquette étatique, prêts, fonds d’urgence et de sauvetage… mais également les accompagnements d’aides non-financières avec, par exemple, la mise en place de numéros verts, de cellules d’écoute ou de centrales d’achats de masques. Enfin, aujourd’hui, le maintien des mesures de soutien, aides aux loyers, aides au numérique pour atténuer les effets de la crise sanitaire à amorcer le rebond des acteurs économiques dans la relance.
Certaines Régions ont d’ailleurs été très innovantes en matière d’ingénierie de soutien. Ainsi les Régions Normandie et Occitanie ont joué la carte des circuits courts en mettant en avant les acteurs régionaux de proximité (Au rendez-vous des Normands, #DansMaZone). D’autres, comme les Hauts-de-France, ont souhaité intégrer le maintien de l’emploi dans les offres visant la résilience des entreprises. D’autres enfin, comme l’Ile-de-France, sont intervenues pour limiter les coûts fixes avec le maintien de l’aide au numérique et des subventions pour payer les loyers commerciaux ou aménager les terrasses extérieures.
Une mandature décisive
Aujourd’hui, les TPE-PME sont conscientes des changements auxquels elles doivent faire face et des besoins nouveaux des régions qui, dans la concurrence européenne et mondiale, doivent encourager l’accès au numérique ; favoriser l’emploi des jeunes ; promouvoir, faciliter la création, le développement et la vie des petites et moyennes entreprises, celle de leurs salariés. La mandature 2021-2027 sera, aussi, un gisement d’opportunités avec les chantiers d’autonomie stratégiques, de mobilités durables et de l’économie circulaire. Dans les régions, et particulièrement en Ile-de-France, les petits patrons attendent donc que les candidates et les candidats s’engagent à maintenir et renforcer les dispositifs déjà mis en place mais aussi qu’ils expriment clairement leur soutien aux TPE-PME.
C’est décisif pour eux tant la Région est devenue le niveau de “la proximité efficace” afin de mener les politiques publiques indispensables pour réussir localement et nationalement la sortie de crise et le plan de relance.