Ces dernières semaines, l’actualité économique a été riche : réunion des pays du G20, déclarations de la Banque Centrale Européenne, mini sommet européen… des épisodes internationaux qui soulignent que nous vivons dans une économie de plus en plus mondialisée et rappellent, si nécessaire, que beaucoup d’éléments ne dépendent plus seulement de l’action de la France. Les patrons de PME, parce qu’ils vivent l’économie et la concurrence internationale au quotidien, ne rêvent plus sur notre capacité d’inverser, seuls, le sens de l’économie du Monde. Ils veulent garder les pieds sur terre et apprécier dans quelle mesure ce qui s’annonce va influencer leur développement territorial. En ce domaine, deux événements ont fait leur petit effet : le come-back, en tambours, des banques françaises et l’annonce, en trompettes, du mariage NYSE Euronext et Deutsche Börse.
Sur les banques françaises, soyons justes et lucides. Les sujets qui troublaient-le soutien du bout des lèvres au financement des PME- sont oubliés. Aujourd’hui, les banques sortent de la crise, elles communiquent leurs bons résultats. Elles s’affranchissent de la tutelle de l’Etat et lui ont fait gagner près de 3 milliards d’euros. On doit donc un grand merci à l’Etat qui – au plus profond de la crise- a rappelé aux banques, à plusieurs reprises, leurs obligations; un grand merci à la Cour des Comptes qui tempère ces résultats; et un grand merci à ceux qui jugeront, avec le temps, l’aide qu’elles doivent apporter au financement des entreprises pour étayer la relance. C’est à une politique durable de crédit et d’investissements PME que l’on appréciera vraiment leur réussite.
On l’aura bien compris, on a beau tourner autour et vouloir l’éluder, le financement des entreprises est au cœur du débat sur la relance, l’emploi, la compétitivité et le développement à l’international. Les banques, partenaires privilégiées des PME, joueront le jeu du crédit dans la mesure où tout est prévisible. En revanche, elles ne seront jamais des investisseurs audacieux de long terme ni des partenaires intéressés à la prise de risques. C’est pour ces raisons que les plus dynamiques de nos PME doivent diversifier leurs sources de financements et découvrir les vertus du marché financier. La bourse, le « marché des valeurs », est un moyen de trouver rapidement de l’argent frais. C’est est une opportunité. René Ricol en avait lancé l’idée. Elle avance lentement, le marché s’apprend, il n’est pas toujours accueillant. C’est aussi une culture.
Dans cet esprit, le probable mariage entre les deux groupes boursiers, NYSE Euronext et Deutsche Börse est une petite révolution qui va donner naissance à la plus grande plate-forme d’échanges de titres et de contrats. Au-delà des questions de gouvernance – qui n’intéressent pas vraiment les PME – c’est surtout la place que cette plate-forme mondiale réservera aux valeurs petites et moyennes en France qui préoccupe. Les proportions prises par la mondialisation n’aboutissent-elles pas à un désintérêt pour les PME à l’échelon des territoires ?
L’Histoire va-elle se répéter ? En avril 2007, déjà, la fusion des opérateurs NYSE et Euronext devenait opérationnelle. Des engagements étaient pris: centralité de la place de Paris, multiplication des entreprises moyennes cotées en France, information et accompagnement durable des PME. Qu’en est-il aujourd’hui ? Les résultats sont-ils au rendez-vous, alors que les projecteurs semblent plus orientés sur Londres que sur Paris où le nombre d’entreprises cotées, notamment de PME, stagne ? Il est toujours facile de répondre que beaucoup de choses ont été réalisées, que la crise est passée par là. Christine Lagarde s’était rendu compte des faiblesses du marché financier dans le financement des entreprises. Avec la place de Paris, elle a pris plusieurs mesures dont les principales sont : la possibilité pour les entreprises cotées d’évoluer dans les marchés, l’analyse financière pour les entreprises cotées ignorées par les intermédiaires, l’investissement de capitaux par la Caisse des Dépôts, la création de l’Observatoire du Financement des Entreprises par le marché. Présidé par la Caisse, il a pour mission de faciliter l’accès des PME-ETI au marché, de poursuivre le dialogue entre les entreprises, les investisseurs, les intermédiaires et la plate-forme, d’effectuer des recherches sur le marché financier et d’établir un rapport annuel remis au Ministre. La CGPME a choisi d’y participer et d’y exprimer sa sensibilité parce qu’elle croit qu’il faut renforcer la présence des valeurs petites et moyennes dans notre économie, explorer, en transparence, toutes les voies qui conduisent à trouver des ressources longues pour les entreprises et garantir aux PME des prestations nouvelles, équitables et de qualité.
L’inscription des entreprises à la cote est repartie, mais le résultat demeure fragile.
Les patrons de PME et de PMI sont attentifs à ce qui encourage la diversification de leurs sources de financement et sensibles à ce qui peut étayer le développement de leur entreprise, en levant rapidement des fonds importants. Encore faut-il que, pour avoir la cote, les patrons de PME les plus convaincus, y trouvent plus d’avantages et moins d’inconvénients. Ils attendent de la bourse, un marché ouvert à leur problématique et accueillant, des prestations à un coût raisonnable pour les PME, une garantie de visibilité qui soutient réellement leurs entreprises moyennes dans la recherche de fonds et les accompagne dans leur développement…
En cela, regardons ce que font nos partenaires allemands ou britanniques qui disposent sur leurs territoires de bourses et réussissent avec souplesse depuis longtemps. Et, de notre côté, acceptons de sortir des sentiers battus, pour défendre la spécificité des valeurs petites et moyennes en assurant la mise en place de mesures de « discrimination financière positive PME ». Rééquilibrer, redimensionner et repositionner le marché favoriseront l’arrivée de nouveaux entrants. Nos acteurs publics sont conscients de ces enjeux. On attend maintenant qu’ils prennent des mesures concrètes pour renforcer cette voie dans un souci de souplesse, de sécurité, d’accessibilité et de liberté des échanges. Les PME souhaitent accéder au marché et y trouver leur place à condition que les règles soient adaptées. La probable fusion à laquelle on assiste doit garantir cette exigence incontournable. Et comme disait le général de Gaulle « il n’y a pas de politique qui vaille sans réalité« .
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